Qui suis-je ?

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Comédien (entre autres, chez J-L Hourdin, M. Dieuaide, M. Yendt, M. Maréchal, J. Cattino), Michel Bellier est aussi auteur de théâtre. Boursier (CNL, Beaumarchais), en résidence (La Chartreuse, Éclats de Scène, Théâtre d'O-Montpellier, TDG-Grasse, CEDWB-Mariemont, Belgique), il saute de murmures en épopées, de commandes en projets persos. Du court, du long, des objets théâtraux pas tout à fait identifiés, faits pour la bouche, les oreilles et le corps tout entier. Des éditées (Lansman, L’Act Mem) ou de simples feux n’ayant lui que le temps de la représentation. Il anime stages et ateliers d’écriture. En milieu scolaire, pour les enseignants, pour des populations “spécifiques”(Prisons, Hôpitaux psychiatriques). Titulaire du Diplôme d’État pour l’Enseignement du Théâtre. Passager clandestin sur les musiques des autres, il se glisse à bord d’univers divers et en décore l’intérieur de ses mots à lui. Il est parolier pour Samarabalouf, Zenone, Lafontaine. Il aime l’écriture qui se parle, les mots qui se chantent, et déteste les vérités qui se hurlent. Il écrit des mots au fil de l’oral. Car les mots, c’est fait pour le bouche à oreille, pour voyager à dos d’homme et de femme.

samedi 2 mars 2013

 va jusqu'où tu pourras
(lansman)
de Sedef Ecer, Michel Bellier, Stanislas Cotton

le 08 mars
au Théâtre le Sémaphore
Port de Bouc
rue Turenne 13 521 Port de Bouc Cedex
04 42 06 39 09


mise en scène Joëlle Cattino

avec Blanche Van Hyfte, Sedef Ecer, Fabien-Aïssa Busetta, Richard Dubelski

lumières et scénographie : Jean-Luc Martinez
musique et création sonore : Richard Dubelski
 vidéo : Fédérico Escartin
montage-trucage : Maxime Tortosa
chargée de projet : Barbara Thoma
chargée de diffusion : Valérie Trébor

Perce-neige, quel joli nom !  C’est un nom d’espoir qu’on prononce du bout des lèvres. Pourtant, chez elle, on l’appelle autrement. On dit Kouma, troisième épouse… C’est qu’elle vit dans une contrée où les femmes sont clandestines, où elles ne laissent pas de traces, ne font pas parler d’elles.
Un jour elle s’enfuit. Elle fuit la peur et les hommes qui font régner des lois qui ne sont pas des lois d’hommes. Elle saute dans l’aventure et peu importe si c’est l’inconnu.
Elle s'absente, elle se volatilise, s’évanouit, disparaît. De toutes les façons qu’on a de disparaître….
La voilà sur la mer. Voilà qu’elle n’est plus seule. Kardelen et Galanthine l’ont rejointe. Sont-elles seulement trois ou plutôt des centaines ? Chacune empoigne sa destinée. En être l’héroïne pourquoi pas ? Au moins être cette main qui guide leur destin.
Les voilà errantes entre tous les Charybde et Scylla de cette traversée qui semble ne pas avoir de fin.
Tentations…pièges…fatigues…renoncement…fourvoiements…
Perce-Neige, Kardelen et Galanthine s’aventurent et cherchent un abri.
Elles trouvent Marseille. La porte d’Orient, vestibule de l’Europe. Et ça n’est pas la fin des dangers qui les guettent.
Quelque chose les pousse toujours plus au Nord.
Elles traversent la France comme on traverse une mer. C’est toujours plus au Nord que l’aventure les porte. Bruxelles et puis Ostende. Les voilà au bord d’une autre mer.  Elle est grise, froide, elle s’ouvre sur le Nord. Toujours plus loin encore. Tant de kilomètres pour retrouver la mer…
Cette mer, comme une promesse d’avenir…

Dynamo Théâtre remercie Dounia Coesens, Yasmine Toubia, Inès Bouffartigue, Claudie Gourjon, Michèle Sébastia, Fehmi Karaarslan, Frédéric Richaud, Fédérico Escartin, Stanislas Cotton, Michel Bellier pour leur participation amicale au film pour la scène. 

Partenaires  : TDG théâtre de Grasse, le Sémaphore Port de Bouc, le Théâtre du Gymnase Marseille, la Marelle-Villa des Auteurs Friche la Belle de Mai, le Centre Départemental de Création des Aulnes, la Cité-Maison de Théâtre Marseille, le Théâtre de La Minoterie Marseille, l’Institut Culturel Français Istanbul et le Festival Tanpinar Istanbul, la Ville de Çanakkale (Turquie), Clopot Foundation Suceava (Roumanie), le Théâtre des Doms (Belgique), CWB Centre Wallonie Bruxelles-Paris, le CNES La Chartreuse Villeneuve-lez-Avignon.

Va jusqu'où tu pourras est soutenu par la DRAC Paca, le Conseil Général 13, le Conseil Régional Paca, la Ville de Marseille, le fonds d'aide à la mobilité de la Fondation Roberto Cimetta, la CITF (Commission Internationale du Théâtre Francophone) et la SPEDIDAM.
Ce spectacle a obtenu le label Marseille Capitale Culturelle 2013.

mercredi 13 février 2013



va jusqu'où tu pourras
(lansman)
de Sedef Ecer, Michel Bellier, Stanislas Cotton

le 11 février à 20h30
au CNES de La Chartreuse, Villeneuve les Avignon, Salle du Tinel
58 rue de la République, 30404 Villeneuve lez Avignon Cedex
réservations : 00 33 4 90 15 24 24

le 14 février à 19h30 et le 15 février à 20h30
au TDG Théâtre de Grasse, scène conventionnée
2 avenue Maximin Isnard
06130 Grasse
réservations : 00 33 4 93 40 53 00

mise en scène Joëlle Cattino

avec Blanche Van Hyfte, Sedef Ecer, Fabien-Aïssa Busetta, Richard Dubelski

lumières et scénographie : Jean-Luc Martinez
musique et création sonore : Richard Dubelski
 vidéo : Fédérico Escartin
montage-trucage : Maxime Tortosa
chargée de projet : Barbara Thoma
chargée de diffusion : Valérie Trébor

Perce-neige, quel joli nom !  C’est un nom d’espoir qu’on prononce du bout des lèvres. Pourtant, chez elle, on l’appelle autrement. On dit Kouma, troisième épouse… C’est qu’elle vit dans une contrée où les femmes sont clandestines, où elles ne laissent pas de traces, ne font pas parler d’elles.
Un jour elle s’enfuit. Elle fuit la peur et les hommes qui font régner des lois qui ne sont pas des lois d’hommes. Elle saute dans l’aventure et peu importe si c’est l’inconnu.
Elle s'absente, elle se volatilise, s’évanouit, disparaît. De toutes les façons qu’on a de disparaître….
La voilà sur la mer. Voilà qu’elle n’est plus seule. Kardelen et Galanthine l’ont rejointe. Sont-elles seulement trois ou plutôt des centaines ? Chacune empoigne sa destinée. En être l’héroïne pourquoi pas ? Au moins être cette main qui guide leur destin.
Les voilà errantes entre tous les Charybde et Scylla de cette traversée qui semble ne pas avoir de fin.
Tentations…pièges…fatigues…renoncement…fourvoiements…
Perce-Neige, Kardelen et Galanthine s’aventurent et cherchent un abri.
Elles trouvent Marseille. La porte d’Orient, vestibule de l’Europe. Et ça n’est pas la fin des dangers qui les guettent.
Quelque chose les pousse toujours plus au Nord.
Elles traversent la France comme on traverse une mer. C’est toujours plus au Nord que l’aventure les porte. Bruxelles et puis Ostende. Les voilà au bord d’une autre mer.  Elle est grise, froide, elle s’ouvre sur le Nord. Toujours plus loin encore. Tant de kilomètres pour retrouver la mer…
Cette mer, comme une promesse d’avenir…

Dynamo Théâtre remercie Dounia Coesens, Yasmine Toubia, Inès Bouffartigue, Claudie Gourjon, Michèle Sébastia, Frédéric Richaud, Fédérico Escartin, Stanislas Cotton, Michel Bellier pour leur participation amicale au film pour la scène. 

Partenaires  : TDG théâtre de Grasse, le Sémaphore Port de Bouc, le Théâtre du Gymnase Marseille, la Marelle-Villa des Auteurs Friche la Belle de Mai, la Cité-Maison de Théâtre Marseille, le Théâtre de La Minoterie Marseille, l’Institut Culturel Français Istanbul et le Festival Tanpinar Istanbul, la Ville de Çanakkale (Turquie), Clopot Foundation Suceava (Roumanie), le Théâtre des Doms (Belgique), la Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale de Molenbeek-Sint Jans (Belgique), CWB Centre Wallonie Bruxelles-Paris.

Va jusqu'où tu pourras est soutenu par la DRAC Paca, le Conseil Général 13, le Conseil Régional Paca, la Ville de Marseille, le fonds d'aide à la mobilité de la Fondation Roberto Cimetta, la CITF (Commission Internationale du Théâtre Francophone) et la SPEDIDAM.
Ce spectacle a obtenu le label Marseille Capitale Culturelle 2013.


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Me revoilà enfin !

C’est une tache incroyablement ardue que de tenir un blog à jour. Même du genre de celui-ci, sans prétention autre que de donner de l’information sur « ma vie, mon oeuvre ».

Alors, en guise de récapitulation, repassons en revue ces derniers mois où, sur ce blog, j’ai brillé surtout par mon absence sans toutefois éteindre tout à fait la lumière. Donc en route vers la grande rétro de 2012, même si nous attaquons déjà la deuxième moitié de février. Le mois est court, donc dépêchons…

Cette année 2012 a été plus que féconde en écriture.

Tout d’abord la continuation et l’achèvement de cette merveilleuse commande passée par le TDG Théâtre de Grasse et son directeur Jean Florès. 






Jusqu’à la mer et au-delà mise en scène Joëlle Cattino qui a vu son achèvement magnifique au mois de mai dernier. Et qui, ô stupeur ! poursuit son chemin puisqu’une compagnie belge a manifesté (Le G Théâtre) le désir de monter ce texte pour Mons capitale culturelle 2015, puisqu’une classe de lycéens bruxellois de la commune d’Uccle travaille dessus à l’heure actuelle. Le destin des écrits nous échappe toujours. C’en est toujours fascinant. 






Et à ce propos, si ce texte né d’une commande connaît une deuxième vie, un grand merci en soit donné à mon éditeur Émile Lansman, passeur, dealer, pourvoyeur de textes qui enjambent les frontières et les continents. 

Émile Lansman



C’est aussi grâce à lui,
notez l’enchainement,  que je me suis retrouvé dans le Nord, quelque part à la frontière 
belge.....







Frontière…ce mot sonne bizarre en Europe aujourd’hui.  Ça semble être quelque chose de démodé, de dévolu au passé, quelque chose sur laquelle, l’Espace Schengen aurait passé un bon coup de gomme. 
Et pourtant….Me voilà au mois de mars 2012, passager sous le ciel du Nord dans cette ancienne terre de mine. Noble et blessée.

Émile Lansman et son association Émile &Cie m’a confié une mission. je l’ai accepté ! Partir pendant un mois à la rencontre des souvenirs de la mine. Parler avec les anciens mineurs, les femmes et les veuves. Évoquer ces souvenirs avec les enfants de mineur. Marcher du pas du penseur dans les anciens carreaux, devenus sites historiques avec sens de visite, scénographie muséale et désir de transmettre.

Malgré l’Europe et ses grands autoroutes unificateurs, il est des coins comme oubliés. Des coins où la frontière persiste. Comme un souvenir, comme quelque chose qu’on a toujours connu et dont on a du mal à se séparer. Même pour les plus jeunes. La frontière persiste toujours. On sent toujours sa présence comme un fantôme familier. Les anciens postes de douane ont été transformés en friteries, on ne sait jamais exactement si on est en France ou en Belgique. Le seul indicateur fiable est le fournisseur d’accès du réseau de téléphonie portable. La libre circulation des biens et des personnes commence par l’immatériel trafic des ondes et par la parfaite entente entre les multinationales. Là-haut, quelque part entre Peruwelz et Vieux-Condé, il nous prend des jeux d’enfants. Comme jouer à la marelle sur une départementale : "un pas je suis en Belgique, un pas je reviens en France."

Moment magique, fragile et bourré d’émotion. J’ai rencontré des gens magnifiques, fiers, et ils ont raison, de leur pays. De cet épisode est né Et des poussières…, ma contribution à la préservation de la mémoire de ces drôles d’ouvriers qu’on appelait les Gueules Noires. Texte court mais dense que j’ai eu le plaisir de donner en lecture à quelques reprises à Vieux-Condé, notamment pendant l’inauguration de Mine d’Art en Sentier par un mois de mai pluvieux. Toujours la même émotion au rendez-vous…


Wallers-Arenberg
Rentré dans le sud je commence Va jusqu’où tu pourras, une commande de Dynamo Théâtre. Là encore, une drôle d’aventure…Écrire une histoire à trois ? Pas une écriture collective, non. Une histoire où chaque auteur serait responsable d’une partie du récit. Ce genre d’improbable aventure, c’est comme s’embarquer sur un bateau pendant des jours. Il faut bien choisir ses équipiers ! Sedef Ecer et Stanislas Cotton forment l’équipage idéal. La pièce vient de sortir et c’est une drôle d’épopée ! 


À peine le temps de se délecter du travail fini que me voilà en Belgique. Invité par Emile Lansman, le Centre des Écritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles et Promotion Théâtre, je m’installe à Mariemont, la Louvière. L’ancienne maison du gardien du parc de Mariemont est un ilot de tranquillité que je recommande à tous les auteurs ! 

J’y suis  pour travailler sur mon projet Les filles aux mains jaunes qui sera aussi la prochaine création de Dynamo Théâtre. J’y suis aussi pour participer à la manifestation Tournée d’auteur, organisée chaque année par Promotion Théâtre. Avec l’éclatante Sophie Hubert, une des animatrices, nous sillonnons la Wallonie, de Tournai à Florenville, de Bruxelles à Charleroi. Des ateliers d’écriture en milieu scolaire qui, à chaque fois, m’ont montré le plaisir qu’on peut prendre à écrire quand l’écriture est considéré sous un aspect ludique.

Je ne suis pas peu fier de pouvoir dire que je suis le premier auteur français à avoir participé à ces Tournées d’Auteur ! 
Ma résidence s'est terminée par une magnifique lecture, à la théâtrothèque du CEDWB, par Céline Delbecq, Valérie Bauchau, Charlotte Villalonga et Guylène Olivarès.


Enfin, pour finir, je sens que je vous saoule donc j’accélère, j’ai travaillé sur une commande que m’a passé la Communauté de Communes du Pays Grassois. Il s’agissait d’écrire une série de contes et légendes de ces anciens pays de fleurs. Des histoires tirées de mon imaginaire et qui sont peut-être vraies…Ces textes sont à destination d’un audioguide qui sera mis en place prochainement. Une sorte de tourisme de l’imaginaire, où la géolocalisation se conjugue l’oralité du conte.

C’est tout pour aujourd’hui !


jeudi 31 mai 2012


photo André Altiéri

Jusqu’à la mer et au-delà (éditions Lansman) est en train d’être créée au TDG de Grasse. Joëlle Cattino et la joyeuse bande de Dynamo Théâtre s’emparent du texte et du plateau. Font se coïncider l’un et l’autre. Téléphonent à l’auteur. Trouvent des fraternités. Téléphonent à l’auteur. Se heurtent à des contradictions, des impossibilités. Téléphonent à l’auteur.
Répètent, rigolent, s’engueulent, s’épuisent, fêtent ensemble le 06 mai ! Partagent leur joie au téléphone avec l'auteur....
photo André Altiéri

Le théâtre est fait de l’impossible qui ouvre tous les possibles. En fait, on appelle peut-être ça : l’homme.
Quand on y pense : splendide bonheur que cette résidence qui nous a été proposée pendant 18 mois à Grasse ! Raconter une ville, de sa création à nos jours. Forcément en tomber amoureux… L’aimer avec toutes ses failles, ses faiblesses, et ses beautés effritées.
photo André Altiéri

Résultat : quatre soirées pleines à craquer. Quatre soirées de bonheur. L’aboutissement. En même temps que la fin. Voilà bien le plaisir trouble du théâtre. Jouir en même temps que finir…Quand je vous le dis qu’il y a quelque chose de sexuel là-dedans !
En fait, le théâtre, c’est ça. Faire le compte des espoirs et des erreurs collectifs. Témoigner de l’humanité avec son charroi de fourvoiements, d’espoirs et, pourquoi pas, d’utopies.
photo André Altiéri
photo André Altiéri
Merci à la ville de Grasse, merci au TDG pour cette superbe aventure ! 


 
Privilège de l’auteur, j’observe de loin. De très loin puisque de retour du Nord, me voilà plongé dans un sacré problème. Faire rentrer le monde de la mine, 260 ans d’exploitations minières dans une pièce de théâtre, une pauvre petite pièce ! Moi qui ai coutume de dire et de répéter qu’un plateau de théâtre c’est grand comme le monde, je ne peux jamais m’empêcher de m’y sentir à l’étroit chaque fois que je commence un nouveau projet. Et celui-ci particulièrement. Commencer par quoi ? C’est comme un boulet de charbon, cette histoire. Sphérique, sans angles où mettre ses ongles. Et puis, justement, se dire que le théâtre, cet art qui ne sera jamais autre chose que rudimentaire avec ces instruments rustiques que sont le corps, la voix, l’imagination, le théâtre est fait pour ça, c’est l’artisanat idéal pour raconter ces destins de gens de peu. Alors commencer par quoi ?
Les conditions inhumaines dans lesquelles travaillaient les premiers mineurs ? Raconter comment descente et remonte se faisaient par des échelles dans le noir absolu. Raconter comment les accidents étaient fréquents à la remonte de ces corps épuisés par douze heures de travail éreintant et qui lâchaient les barreaux de fatigue et tombaient au fond. Nombres de cadavres à l’époque étaient ceux d’enfants, filles et garçons.
Les catastrophes ? Raconter l’hallucinant, ce qui dépasse tout raisonnement, toute imagination. La catastrophe de Courrières de 1906 ? 1100 mineurs tués en mois de deux minutes par un énorme coup de grisou qui parcourut 110 kilomètres à la vitesse de l’obscur.
Raconter l’hallucinant qui n’en finit plus. Comment 20 jours après, alors que toutes les recherches et opérations de sauvetage avaient été abandonnées, on vit sortir 13 survivants. Ils avaient cherché la sortie dans le noir absolu ! Pour survivre, ils avaient bu leur urine et mangé des cadavres de chevaux (l’histoire officielle s’arrête à ce type de nourriture..).
Raconter l’hallucinant inhumain. Comment 24 jours après, on vit remonter Auguste Berthou, seul.
Comment cette catastrophe (la plus grande en Europe) fut à l’origine de la création du Ministère du Travail.
Les grandes grèves ?
Raconter ces Polonais qui, un jour de 1934, décident de ne pas remonter… la première grève au fond. Raconter comment ils furent expulsés sans délai ni ménagements. 20 kgs de bagage en tout et pour tout pour ceux qui avaient fait leur vie ici.
Raconter la claustrophobie ? Le système étanche et autonome des prestations sociales délivrées par les Compagnies et les Houillères ? 
Raconter les yeux qui voient de moins en moins, les poumons qui rétrécissent ? Les atermoiements des médecins du travail quant aux maladies professionnelles.
Trouver les mots qui auraient la force des dessins de Georges Higuet. 

Trouver des situations qui auraient la beauté dépouillée des poèmes de Jules Mousseron…

Commencer, raturer, chiffonner, reprendre, plonger dans la poubelle pour retrouver la phrase griffonnée, celle qu’il me faut… Bref..écrire quoi. Écrire simplement une histoire compliquée. En faire du théâtre. C’est à dire simplifier sans réduire…
Et c’est ainsi qu’est née Et des Poussières… (éditions Lansman)