Me revoilà enfin !
C’est une tache incroyablement ardue que de
tenir un blog à jour. Même du genre de celui-ci, sans prétention autre que de
donner de l’information sur « ma vie, mon oeuvre ».
Alors, en guise de récapitulation, repassons
en revue ces derniers mois où, sur ce blog, j’ai brillé surtout par mon absence
sans toutefois éteindre tout à fait la lumière. Donc en route vers la grande
rétro de 2012, même si nous attaquons déjà la deuxième moitié de février. Le mois
est court, donc dépêchons…
Cette année 2012 a été plus que féconde en
écriture.
Tout d’abord la continuation et l’achèvement
de cette merveilleuse commande passée par le TDG Théâtre de Grasse et son
directeur Jean Florès.
Jusqu’à
la mer et au-delà mise en scène Joëlle Cattino qui a
vu son achèvement magnifique au mois de mai dernier. Et qui, ô stupeur ! poursuit
son chemin puisqu’une compagnie belge a manifesté (Le G Théâtre) le désir de monter
ce texte pour Mons capitale culturelle 2015, puisqu’une classe de lycéens
bruxellois de la commune d’Uccle travaille dessus à l’heure actuelle. Le destin
des écrits nous échappe toujours. C’en est toujours fascinant.
Et à ce propos, si
ce texte né d’une commande connaît une deuxième vie, un grand merci en soit
donné à mon éditeur Émile Lansman, passeur, dealer, pourvoyeur de textes qui
enjambent les frontières et les continents.
Émile Lansman |
C’est aussi grâce à lui,
notez l’enchainement, que je me suis retrouvé dans le Nord, quelque part à la frontière
belge.....
Frontière…ce
mot sonne bizarre en Europe aujourd’hui. Ça semble être quelque chose de
démodé, de dévolu au passé, quelque chose sur laquelle, l’Espace Schengen
aurait passé un bon coup de gomme.
Et pourtant….Me voilà au mois de mars 2012, passager
sous le ciel du Nord dans cette ancienne terre de mine. Noble et blessée.
Émile Lansman et son association Émile
&Cie m’a confié une mission. je l’ai accepté ! Partir pendant un mois
à la rencontre des souvenirs de la mine. Parler avec les anciens mineurs, les
femmes et les veuves. Évoquer ces souvenirs avec les enfants de mineur. Marcher
du pas du penseur dans les anciens carreaux, devenus sites historiques avec
sens de visite, scénographie muséale et désir de transmettre.
Malgré l’Europe et ses grands autoroutes
unificateurs, il est des coins comme oubliés. Des coins où la frontière
persiste. Comme un souvenir, comme quelque chose qu’on a toujours connu et dont
on a du mal à se séparer. Même pour les plus jeunes. La frontière persiste
toujours. On sent toujours sa présence comme un fantôme familier. Les anciens
postes de douane ont été transformés en friteries, on ne sait jamais exactement
si on est en France ou en Belgique. Le seul indicateur fiable est le
fournisseur d’accès du réseau de téléphonie portable. La libre circulation des
biens et des personnes commence par l’immatériel trafic des ondes et par la
parfaite entente entre les multinationales. Là-haut, quelque part entre
Peruwelz et Vieux-Condé, il nous prend des jeux d’enfants. Comme jouer à la
marelle sur une départementale : "un pas je suis en Belgique, un pas je
reviens en France."
Moment magique, fragile et bourré d’émotion.
J’ai rencontré des gens magnifiques, fiers, et ils ont raison, de leur pays. De
cet épisode est né Et des poussières…,
ma contribution à la préservation de la mémoire de ces drôles d’ouvriers qu’on
appelait les Gueules Noires. Texte court mais dense que j’ai eu le plaisir de
donner en lecture à quelques reprises à Vieux-Condé, notamment pendant
l’inauguration de Mine d’Art en Sentier par un mois de mai
pluvieux. Toujours la même émotion au rendez-vous…
Wallers-Arenberg |
À peine le temps de se
délecter du travail fini que me voilà en Belgique. Invité par Emile Lansman, le
Centre des Écritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles et Promotion Théâtre, je
m’installe à Mariemont, la Louvière. L’ancienne maison du gardien du parc de
Mariemont est un ilot de tranquillité que je recommande à tous les
auteurs !
J’y suis pour travailler
sur mon projet Les filles aux mains
jaunes qui sera aussi la prochaine création de Dynamo Théâtre. J’y suis
aussi pour participer à la manifestation Tournée d’auteur, organisée chaque
année par Promotion Théâtre. Avec l’éclatante Sophie Hubert, une des
animatrices, nous sillonnons la Wallonie, de Tournai à Florenville, de
Bruxelles à Charleroi. Des ateliers d’écriture en milieu scolaire qui, à chaque
fois, m’ont montré le plaisir qu’on peut prendre à écrire quand l’écriture est
considéré sous un aspect ludique.
Je ne suis pas peu fier de pouvoir dire que je
suis le premier auteur français à avoir participé à ces Tournées
d’Auteur !
Ma résidence s'est terminée par une magnifique lecture, à la théâtrothèque du CEDWB, par Céline Delbecq, Valérie Bauchau, Charlotte Villalonga et Guylène Olivarès.
Enfin, pour finir, je sens que je vous saoule
donc j’accélère, j’ai travaillé sur une commande que m’a passé la Communauté de
Communes du Pays Grassois. Il s’agissait d’écrire une série de contes et
légendes de ces anciens pays de fleurs. Des histoires tirées de mon imaginaire et
qui sont peut-être vraies…Ces textes sont à destination d’un audioguide qui
sera mis en place prochainement. Une sorte de tourisme de l’imaginaire, où la
géolocalisation se conjugue l’oralité du conte.
C’est tout pour aujourd’hui !
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