Agustino Populin. MONSIEUR Tino. Fils de mineur. Cet homme est passionnant. C'est un savant mélange d'indien pisteur et d'historien. Un morceau d'humanité haut sur pattes qui trimballe un regard plein de beauté sur son bout de pays et le bout d'histoire dont il est issu. Indien, oui. Car il a tout du guerrier sioux quand il arpente avec vous les marais ou quand on longe les étangs d'affaissement minier. Capable de lire, dans la terre et les arbres, l'arrivée du printemps. De déchiffrer dans la dentelure d'une feuille de je ne sais plus trop quoi, ou dans la danse des abeilles, qu'il va faire beau le lendemain. J'exagère un peu, mais quand même. Cet homme est de cet acabit. Intarissable aussi sur la mine, martial sur les dates, précis et inflexible sur les références. Grand collectionneur et gardien de la mémoire ouvrière. Veillant à ce que les choses soient dites et transmises en bon état, sans légende et sans folklore. Pour un écrivain, ça aide.
Le pays de Condé, c'est vraiment ça. Cette grande copulation entre l'industriel et le végétal. La nature a repris son règne et son travail linéaire. S'accommode et recouvre ce que furent trois siècles d'industrie. Les terrils fleurissent et verdoient d'essences et d'espèces oubliées, paraît-il, depuis des lustres. Les galeries ont créé des éboulements qui se sont remplis d'eau. et ça donne des étangs magiques où on entend un joyeux bordel d'oiseaux. Au-dessus des arbres quand le soir s'installe doucement, il arrive qu'on confonde la silhouette des chevalements avec les hautes branches des arbres.
Et puis, je ne quitterai pas ce pays du Nord sans saluer mes quatre anges.
Des sourires, une pèche de tous les diables, une VRAIE envie de faire les choses en les "construisant", en les pensant dans la durée et la pertinence, un vrai souci des autres.
De gauche à droite : Caroline Besset, Frédérique Gueneau, Marie-Françoise Delcambre, Audrey Legendre. À tout de suite, Mesdames.
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