Qui suis-je ?

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Comédien (entre autres, chez J-L Hourdin, M. Dieuaide, M. Yendt, M. Maréchal, J. Cattino), Michel Bellier est aussi auteur de théâtre. Boursier (CNL, Beaumarchais), en résidence (La Chartreuse, Éclats de Scène, Théâtre d'O-Montpellier, TDG-Grasse, CEDWB-Mariemont, Belgique), il saute de murmures en épopées, de commandes en projets persos. Du court, du long, des objets théâtraux pas tout à fait identifiés, faits pour la bouche, les oreilles et le corps tout entier. Des éditées (Lansman, L’Act Mem) ou de simples feux n’ayant lui que le temps de la représentation. Il anime stages et ateliers d’écriture. En milieu scolaire, pour les enseignants, pour des populations “spécifiques”(Prisons, Hôpitaux psychiatriques). Titulaire du Diplôme d’État pour l’Enseignement du Théâtre. Passager clandestin sur les musiques des autres, il se glisse à bord d’univers divers et en décore l’intérieur de ses mots à lui. Il est parolier pour Samarabalouf, Zenone, Lafontaine. Il aime l’écriture qui se parle, les mots qui se chantent, et déteste les vérités qui se hurlent. Il écrit des mots au fil de l’oral. Car les mots, c’est fait pour le bouche à oreille, pour voyager à dos d’homme et de femme.

lundi 2 avril 2012

J'ai quitté la gare de Valenciennes, ce matin. Me voilà rentré depuis quelques heures. La résidence dans le Pays de Condé est finie. Tout au long de ces superbes semaines, des difficultés de connexion m'ont empêché de tenir ce blog comme j'aurais souhaité le faire, c'est-à-dire plus régulièrement, de façon plus réactive, comme un journal public qui vous aurait permis de partager un peu du sel de ces rencontres. Alors, comme j'ai pris du retard sur le présent et malgré le fait que la résidence vient de s'achever, je ferai comme ci. Donc retour en arrière de quelques jours, quelques heures pour faire semblant que ce passé est toujours aujourd'hui. Parce que je n'ai pas parlé assez des gens et des émotions. Des sourires et des connivences.

Agustino Populin. MONSIEUR Tino. Fils de mineur. Cet homme est passionnant. C'est un savant mélange d'indien pisteur et d'historien. Un morceau d'humanité haut sur pattes qui trimballe un regard plein de beauté sur son bout de pays et le bout d'histoire dont il est issu. Indien, oui. Car il a tout du guerrier sioux quand il arpente avec vous les marais ou quand on longe les étangs d'affaissement minier. Capable de lire, dans la terre et les arbres, l'arrivée du printemps. De déchiffrer dans la dentelure d'une feuille de je ne sais plus trop quoi, ou dans la danse des abeilles, qu'il va faire beau le lendemain. J'exagère un peu, mais quand même. Cet homme est de cet acabit. Intarissable aussi sur la mine, martial sur les dates, précis et inflexible sur les références. Grand collectionneur et gardien de la mémoire ouvrière. Veillant à ce que les choses soient dites et transmises en bon état, sans légende et sans folklore. Pour un écrivain, ça aide.



Le pays de Condé, c'est vraiment ça. Cette grande copulation entre l'industriel et le végétal. La nature a repris son règne et son travail linéaire. S'accommode et recouvre ce que furent trois siècles d'industrie. Les terrils fleurissent et verdoient d'essences et d'espèces oubliées, paraît-il, depuis des lustres. Les galeries ont créé des éboulements qui se sont remplis d'eau. et ça donne des étangs magiques où on entend un joyeux bordel d'oiseaux. Au-dessus des arbres quand le soir s'installe doucement, il arrive qu'on confonde la silhouette des chevalements avec les hautes branches des arbres.
 

Et puis, je ne quitterai pas ce pays du Nord sans saluer mes quatre anges.
Des sourires, une pèche de tous les diables,  une VRAIE envie de faire les choses en les "construisant", en les pensant dans la durée et la pertinence, un vrai souci des autres.


De gauche à droite : Caroline Besset, Frédérique Gueneau, Marie-Françoise Delcambre, Audrey Legendre. À tout de suite, Mesdames.


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